On entend, à la radio et à la télévision,
de plus en plus, même de la part des personnalités les plus
éminentes, des phrases telles que : « Je me demande est-ce
que cela vaut la peine... Je voudrais savoir qu'est-ce qui est important... ».
Autrement dit, on mêle de manière incorrecte des formes du
discours direct au discours indirect.
Rappel :
Discours direct | Discours indirect |
- Vient-il ? - Est-ce qu'il vient ? | Je me demande s'il vient. |
- Que fait-il ? - Qu'est-ce qu'il fait ? |
Je me demande ce qu'il fait. |
- Quand viendra-t-il ? - Quand est-ce qu'il viendra ? | Je me demande quand il viendra. |
Comment expliquer la mauvaise orthographe courante du mot acceuil au lieu de la bonne, accueil ? Ou plutôt, comment expliquer que ce mot se prononce [akœj] et non pas [akej]. Il est vrai que pour transcrire le son [œj], on écrit -euil, comme dans écureuil, fauteuil... Mais, si ce son vient après un c qu'on veut prononcer [k], ou un g qu'on veut prononcer [g], on doit intercaler un u. On devrait donc écrire accueuil, orgueuil. Mais ce n'est pas très beau. On a donc décidé de supprimer le deuxième u pour écrire accueil, orgueil, tout en gardant la prononciation en [œj]. Phrase mnémonique : « Il a été hué [u devant le e] : quel accueil ! »
Tout autre... ou toute autre...
Si tout est adjectif indéfini (ou déterminant indéfini),
il est variable ; il se rapporte au nom et signifie « n'importe quel
» ; le nom peut alors s'intercaler entre tout et autre
: citez-moi toute autre chose qui vous ferait plaisir (= toute
chose autre) ; toute autre personne en aurait fait autant (= toute
personne autre).
Si tout est adverbe, il est invariable ; il modifie l'adjectif
autre et signifie « complètement, tout à
fait » : c'est une tout autre chose qui m'aurait fait plaisir
(= une chose tout à fait autre) ; je vous demande une tout autre
chose.
Les verbes défectifs sont des verbes dont certaines formes de conjugaison sont inusitées (modes, temps, personnes) : choir, gésir, quérir, chaloir, avérer, échoir, forclore, frire, transir...
Aucun, de par son sens, ne devrait s'écrire
qu'au singulier.
Or, dans d'aucuns, on a un synonyme de « certains »,
de « quelques-uns » ; le s final d'aucuns
est donc logique et obligatoire. De plus, aucuns est obligatoire
au pluriel avec des substantifs qui n'ont pas de singulier (frais, funérailles,
honoraires, royalties... ou rillettes !). Donc, sans aucuns frais,
aucunes funérailles, etc.
Pourquoi dit-on : « En France, en Allemagne… »,
mais : « Au Portugal, au Vietnam… ». Y
a-t-il une règle ?
Maurice Grévisse, dans le Bon Usage, écrit :
« C’est l’usage qui apprendra dans quels cas les
noms propres de pays doivent être précédés de
en, de, sans l’article, et dans quels cas il faut dire au, du, de
la, avec l’article. On peut observer toutefois que, d’une manière
générale :
1.Les noms masculins à initiale consonantique prennent l’article :
Aller au Pérou, au Honduras, au Vietnam, au Sénégal,
au Canada. Une émeute au Mexique. Revenir du Brésil, du Portugal.
Faire un voyage au Maroc. Les volcans du Japon.
2.Les noms masculins à initiale vocalique ainsi que les noms féminins
ne prennent pas l’article, surtout s’ils sont employés
comme adjectifs ou dans un sens indéterminé : En
Afghanistan, en Iran, en Israël, en Uruguay, en Équateur, en
Inde, en Extrême-Orient. Aller en France, en Chine, en Égypte,
en Suisse. Revenir d’Amérique, de Russie. Les vins d’Espagne.
Du fromage de Hollande. L’histoire de Belgique. L’ambassadeur
de France.
Remarques : Devant les noms féminins de grandes îles proches
ou lointaines, pour indiquer le lieu (situation ou direction), on emploie
en : En Sardaigne, en Islande, en Nouvelle-Guinée.
Toutefois on dit : À Terre-Neuve.
Devant les noms féminins de petites îles lointaines, on emploie
à la : À la Réunion, à la
Martinique. Devant les noms de petites îles d’Europe et
devant les noms masculins de grandes îles lointaines, on emploie à :
À Malte, à Chypre, à Cuba, à Madagascar. »
Impératif
À la deuxième personne du singulier de l’impératif,
les verbes du premier groupe ont une terminaison en e, sans s :
donne-lui ; regarde-le. Cependant, si le verbe précède
le pronom en ou le pronom y, eux-mêmes non suivis
d’un infinitif, on lui ajoute un s euphonique afin d’éviter
le contact entre deux voyelles : manges-en.
Quant au trait d’union, il se place entre le verbe et le ou les pronoms
personnels qui s’y rapportent, à moins qu’on ait déjà
une apostrophe due à une élision : dites-le-moi ;
parle-lui-en ; mettez-m’en dix kilos.
Cependant, si le pronom se rapporte à un infinitif qui le suit, on
ne mettra pas de trait d’union : ose le dire (« ose
dire cela »).
Enfin, en ou y, employés dans une tournure impérative,
se placent toujours après le pronom conjoint, qui est inséparable
du verbe. On dira bien mettez-m’en (et non pas, comme on
l’entend trop fréquemment, mettez-en-moi). [http://www.academie-francaise.fr/langue/]
Agir de concert ou de conserve : l'un ou
l'autre se dit ou se disent, mais « de conserve »
est à employer de préférence avec un verbe de mouvement.
De concert : en accord. De conserve vient de conserver
« naviguer en gardant à vue » Mar. Loc. Naviguer
de conserve : suivre la même route. Loc. adv. De conserve
: ensemble. [Le Petit Robert]
Donc, par exemple, de deux charcutiers associés, qui font leur salaisons
ensemble, on pourra dire qu'ils salent de concert. Et de deux épiciers
claudicants, qui marchent ensemble, on pourra dire qu'ils boitent de
conserve.
Participe présent ou adjectif verbal
Le participe présent est une forme verbale, il exprime une
action, il est invariable. L’adjectif verbal est
un qualificatif, il exprime un état, il s’accorde
en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. De plus, certains
adjectifs verbaux se distinguent, par l’orthographe, des participes
présents d’où ils dérivent : adhérant
/ adhérent ; communiquant / communicant ; convergeant / convergent
; fatiguant / fatigant ; etc. La forme en –ant est participe
présent, quand elle a un complément d’objet ou
circonstanciel ; elle est adjectif verbal, quand elle est attribut
ou épithète. J’ai pris une route zigzagante. J’ai
pris une route zigzaguant entre talus d’éboulis et pentes érodées.
J’ai eu une journée fatigante. C’est en fatiguant son
adversaire, qu’il gagna la partie. J’ai loué deux chambres
communicantes. Sa chambre communiquant avec l’extérieur, il
peut entrer et sortir à sa guise.
Formation du futur simple en français : Ce
n'est pas par hasard que les terminaisons concordent avec la forme du présent
du verbe avoir. Le futur simple latin fut abandonné par
les Romains dans leur langue familière à l'époque impériale
et il fut remplacé par une combinaison de l'infinitif et du présent
du verbe habere, par exemple dans la phrase d'Augustinus (à
propos du royaume de Dieu) :
Petant aut non petant venire habet. (Qu'on l'appelle ou non, il
viendra.)
En effet, le futur simple français est issu du futur périphrastique
latin (habeo cantare, inversé en cantare habeo,
a donné cantare ai, puis par fusion chanterai),
ceci pour toutes les personnes sauf les première et deuxième
personnes du pluriel, qui ont reçu un traitement différent.
Pour ces personnes, le futur simple serait chantereins et chantereiz
si elles avaient subi les mêmes transformations. En réalité,
la forme contemporaine du futur simple provient d'une analogie des morphèmes
flexionnels avec ceux du présent de l'indicatif chantons,
chantez. [Wikipédia]
Apposition : « Les danseuses étoiles regardent des films
culte »
Au pluriel, dans des syntagmes comme danseuse étoile, film
culte, produit phare ou mot clé, qui sont formés
d’un nom mis en apposition à un autre nom, le mot apposé suit la règle suivante
: il varie uniquement si on peut établir une relation d’équivalence entre
celui-ci et le mot auquel il est apposé. Ainsi, on écrira Les danseuses
étoiles regardent des films culte, car si l’on considère que les danseuses
sont des étoiles (elles ont les mêmes propriétés qu’elles, elles brillent
de la même façon), il est évident que les films ne sont pas des cultes,
mais qu’ils font l’objet d’un culte. [http://www.academie-francaise.fr/langue/]
Ce qui reste ou ce qu’il reste ?
Avec les verbes susceptibles d’être construits soit personnellement, soit
impersonnellement, on utilise ce qui ou ce qu’il : qui
est le sujet du verbe construit personnellement, qu’il apparaît
dans la tournure impersonnelle. La nuance entre les deux possibilités est
parfois indiscernable. Ainsi : ce qui restait d’élèves… (Pagnol)
; ce qui lui reste de sainteté (Maurois) ; ce qu’il lui restait
à faire (R. Rolland) ; ce qu’il vous reste à découvrir (Duhamel).
On peut donc écrire aussi bien : nous verrons ce qui se passera
ou ce qu’il se passera. [http://www.academie-francaise.fr/langue/]
Accord des mots désignant une couleur
1) Si le mot est un adjectif,
a) S’il est simple, il s’accorde : Des lèvres incarnates, des chevelures
châtaines.
b) S’il est qualifié par un autre adjectif ou complété par un nom, l’ensemble
reste invariable, parce que le premier adjectif est pris substantivement,
et suppose l’ellipse de « d’un » : Des yeux bleu clair (= d’un
bleu clair), des tenues bleu horizon.
N.B. 1. Si on veut désigner une couleur intermédiaire entre deux autres,
on met un trait d’union : Des robes bleu-vert.
2. Des drapeaux bleu, blanc et rouge : chaque drapeau contient
du bleu, du blanc et du rouge. Des drapeaux bleus, blancs et rouges
: certains drapeaux sont tout blancs, d’autres tout bleus et les derniers
tout rouges.
2) Si le mot est un nom, qu’il soit simple ou composé,
il reste invariable, parce qu’il est complément du mot « couleur » sous-entendu
ou qu’il y a une comparaison implicite : Des étoffes marron (=
de la couleur du marron ; pareilles, par la couleur, au marron), des
rubans orange, des favoris poivre et sel.
N.B. : Écarlate, mauve, pourpre, rose, désignant la couleur, sont
devenus de véritables adjectifs, et s’accordent : Des rubans écarlates,
des joues pourpres. [D’après M. Grévisse, Le Bon Usage]
Tout – Nature, sens, emploi et accord :
- Tout, adjectif, singulier, devant un nom avec
ou sans déterminant. Sens : complet, entier, intégral. Tout le jour.
Toute cette semaine. J’ai tout mon temps. À toute allure.
- Tous, toutes, déterminant indéfini, au pluriel,
devant un nom avec ou sans déterminant. Sens : l’ensemble, la totalité sans
exception. Tous les hommes. De tous côtés, de tous les côtés. De toutes
parts. De toutes les façons. Dans tous les cas. En toutes lettres.
Tout, au singulier, devant un nom sans article. Sens : un quelconque,
n’importe quel. Toute peine mérite salaire. De toute façon. En tout
cas.
- Tout, pronom, au pluriel ou au singulier. Sens : représente toutes
les personnes ou toutes les choses exprimées avant ou en général. «
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » (La Fontaine).
Tout va bien.
- Tout, nom masculin, singulier ou pluriel (touts).
Sens : l’ensemble des choses, le point capital. Former un tout. Le tout
est de (+ infinitif).
- Tout, adverbe, donc invariable devant les adjectifs
masculins et les adjectifs féminins commençant par une voyelle ou un h
muet (on fait la liaison) ; mais par euphonie tout s’accorde avec
les adjectifs féminins commençant par une consonne ou un h aspiré
(on ne fait pas la liaison). Sens : entièrement, tout à fait. Ils sont
tout émus. Elles sont tout aimables, tout heureuses, toutes contentes, toutes
honteuses.
La tournure Tout… (nom ou adj. attribut) que + indicatif
ou subjonctif exprime la concession : Tout riche que je suis… Tout hôtelière
qu’elle fût…
- Donc, selon le sens, on accorde de telle ou telle façon ou on n’accorde
pas :
Elles exprimaient toute leur joie (leur joie entière).
Elles exprimaient toutes leur joie (toutes exprimaient leur joie).
Cette mère est tout à son devoir (tout à fait à son devoir).
Elle est toute à ses enfants (toute sa vie, toute sa tendresse
sont à ses enfants).
Demandez-moi toute autre chose (toute chose autre que celle qu’on
demande).
Vous demandez tout autre chose (tout à fait autre chose). [D’après
M. Grévisse, Le Bon Usage et Le Petit Robert]
Quelque – Nature, sens, emploi et accord :
- Dans la tournure Quelque… que exprimant la concession :
Devant un nom, quelque est adjectif et s’accorde
: Quelques raisons que vous donniez, vous ne convaincrez personne.
Devant un adjectif, quelque est adverbe et reste
invariable : Quelque bonnes que soient vos raisons, vous ne convaincrez
personne.
- Quelque, déterminant indéfini : Au singulier, sens :
un, certain. En quelque sorte. Quelque part. Quelque chose (masc.).
Depuis quelque temps. Au pluriel, sens : un petit nombre, un certain
nombre de. Faire quelques pas, dire quelques mots.
- Devant un déterminant numéral, quelque est adverbe, reste
invariable et signifie « environ ». Il y a quelque soixante ans…
Attention ! Ne pas confondre avec la locution concessive Quel que
(en deux mots) + verbe être au subjonctif : Quelles que soient vos raisons,
vous êtes en tort. [D’après M. Grévisse, Le Bon Usage]
Recommandation de l’Académie française
: on mettra fin aux hésitations concernant la terminaison -otter
ou -oter, en écrivant en -otter les verbes formés
sur une base en -otte (comme botter sur botte)
et en -oter les verbes formés sur une base en -ot
(comme garroter sur garrot, greloter sur grelot)
ou ceux qui comportent le suffixe verbal –oter (exemples
: baisoter, frisoter, cachoter, dansoter, mangeoter, comme clignoter,
crachoter, toussoter, etc.). Dans les cas où l’hésitation
est possible, on ne modifiera pas la graphie (exemples : calotter
sur calotte ou sur calot, flotter sur flotte
ou sur flot, etc.), mais, en cas de diversité dans l’usage,
on fixera la graphie sous la forme -oter. Les dérivés
suivront le verbe (exemples : cachotier, grelotement,
frisotis, etc.).
Maint, adj. indéfini, exprimant un grand nombre indéterminé,
s’emploie au singulier et au pluriel : mainte(s) fois, mainte(s)
et mainte(s) fois, à mainte(s) reprise(s), maint(s) et maint(s) conseil(s).
Maint, pronom indéfini, est un archaïsme : Maint(s)
d’entre eux. [Le Bon Usage de M. Grévisse]
Avoir l’air : « Elle a l’air malin »
ou « Elle a l’air maligne » ?
La neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie
française établit à l’article air (partie II,
2) la distinction suivante :
- lorsque air conserve son sens plein (l’expression avoir
l’air n’étant pas figée, un autre verbe,
comme prendre ou se donner, peut alors se substituer à
avoir, tandis qu’un air ou des airs peut
remplacer l’air), l’adjectif est épithète
et s’accorde avec le mot air : avoir l’air noble,
l’air guerrier, l’air martial ; Elle a l’air gracieux
; Elles ont l’air niais de leur tante, l’air ingénu propre
à certaines adolescentes ;
- lorsque avoir l’air est une locution figée dont
le sens est « sembler, paraître », l’adjectif qui
suit est attribut et s’accorde avec le sujet : Elle a l’air
méfiante ; Ils ont l’air imbus de leur personne
; Ces prunes ont l’air bonnes, mauvaises ; Cette maison
a l’air abandonnée ; Ces recherches ont l’air
sérieuses. [http://www.academie-francaise.fr/langue/]
« Le plus belle » ou « la plus belle
»
Devant un adjectif au superlatif relatif (superlatif avec le plus, le moins…),
l’article reste invariable lorsqu’il y a comparaison entre les
différents degrés ou états d’une même chose,
c’est-à-dire lorsque cette chose n’est comparée
qu’à elle-même (on peut alors remplacer le superlatif
par « au plus haut degré »). On dira donc : C’est
le matin que la rose est le plus belle (c’est le matin qu’elle
est belle au plus haut degré).
En revanche, l’article varie si la comparaison s’effectue entre
deux entités différentes : Cette rose est la plus belle
de toutes ; Cette rose est la moins fanée (sous-entendu
: « des roses », « des fleurs »). [http://www.academie-francaise.fr/langue/]
Être pour aller. Être
s’emploie parfois dans le sens du verbe aller :
- dans l’usage littéraire au passé simple et au subjonctif
imparfait ;
- dans l’usage familier aux temps composés.
Cet emploi est attesté chez des contemporains tels que F. Mauriac,
J. Green, M. Tournier. Il remonte aux origines de la langue ; on le rencontrait
déjà en latin. Molière, Bossuet, Montesquieu en offrent
des exemples, ainsi que Voltaire, qui pourtant le condamnait chez Corneille.
[http://www.academie-francaise.fr/langue/]
Savoir et pouvoir : Pourquoi les Belges disent-ils savoir
pour pouvoir ? En fait le problème vient du fait qu'en français
(contrairement à l'anglais, à l'allemand, au néerlandais)
il n'y a que deux verbes pour exprimer trois notions.
3 notions | En anglais | Les Français disent | Les Belges francophones disent |
Avoir la connaissance | To know | Savoir : Je sais conduire parce que j’ai appris. | Savoir : Je sais conduire parce que j’ai appris. |
Avoir la permission | I may | Pouvoir : Je peux conduire parce que j’ai le permis. | Pouvoir : Je peux conduire parce que j’ai le permis. |
Etre capable | I can | Pouvoir : Momentanément je ne peux pas conduire parce que je suis malade. | Savoir : Momentanément je ne sais pas conduire parce que je suis malade. |
En ou au devant les noms géographiques
C'est l'usage qui apprendra dans quels cas les noms propres de pays doivent
être précédés de en, de, sans
l'article, et dans quels cas il faut dire au, du, de la, dans
le, dans la, avec l'article.
On peut observer toutefois que, d'une manière générale
:
1. Les noms masculins à initiale consonantique prennent l'article
: Aller au Pérou, au Honduras, au Vietnam, au Sénégal,
au Canada. Une émeute au Mexique. Revenir du Brésil, du Portugal.
Faire un voyage au Maroc. Les volcans du Japon.
2. Les noms masculins à initiale vocalique ainsi que les noms féminins
ne prennent pas l'article, surtout s'ils sont employés comme adjectifs
ou dans un sens indéterminé : En Afghanistan, en Iran,
en Israël, en Uruguay, en Equateur, en Inde, en Extrême-Orient.
Aller en France, en Chine, en Egypte, en Suisse. Revenir d'Amérique,
de Tchécoslovaquie. Les vins d'Espagne. Du fromage de Hollande. L'histoire
de Belgique. L'ambassadeur de France.
Remarque. – Devant les noms de grandes îles proches ou lointaines,
pour indiquer le lieu (situation ou direction), on emploie en :
En Sardaigne, en Islande, en Nouvelle-Guinée.
Devant les noms féminins de petites îles lointaines, on emploie
à la : A la Réunion, à la Martinique.
– Devant les noms de petites îles d'Europe et devant les noms
masculins de grandes îles lontaines, on emploie à
: A Malte, à Chypre, à Cuba, à Madagascar.
[Maurice Grévisse, Le Bon Usage.]