• À cor et à cri : expression
souvent déformée en « à corps et à cri(s)
»…, ce qui n’a rien à voir avec la signification
(qui justifie l’orthographe) : « en sonnant du cor et en criant
». C’est une expression du domaine de la vénerie, désignant
la chasse où le moment de la chasse où l’on poursuit
la bête en jouant du cor et en criant. Il faut penser au preux Roland,
qui, commandant l’arrière-garde de l’armée des
Francs revenant d’Espagne, se fit surprendre, en 778, par les Vascons
(les Basques) alors qu’il allait franchir le col d’Ibañeta
– connu sous le nom de « col de Roncevaux » en France.
Si l’on en croit la légende, ce n’est qu’à
la toute dernière extrémité, le désastre consommé,
que Roland aurait sonné du cor pour alerter Charlemagne et le gros
des troupes, en s’étant refusé jusque-là à
appeler du secours… « En soufflant dans leur olifant en
OR du tout dernier CRI, les derniers Francs appelaient À COR ET À
CRI des renforts. » [J.-P. Colignon, Orthographe : trucs
et astuces.]
• Embonpoint, n. m. : devant un b ou un p,
on ne trouve jamais, en principe, on mais om. En témoignent
les mots comme bombe, combien, compagnie, complet, complice, compteur,
comptine, etc. Il existe cependant quelques rares exceptions : bonbon,
bonbonne (N.B. : quelques dictionnaires entérinent en seconde
graphie bombonne, beaucoup moins usitée), bonbonnière
et embonpoint.
Phrase mnémonique : « Comme j’ai mangé tous
les BONBONS de la BONBONNIÈRE, je ressemble à une BONBONNE,
avec mon EMBONPOINT ! ».
Et aussi : « J’ai eu un BON POINT pour avoir perdu mon EMBONPOINT
! ». [J.-P. Colignon, Orthographe : trucs et astuces.]
Verbes se terminant en -p(p)er. La quasi-totalité des verbes se terminant sur le son « pé » s'écrivent avec un p (terminaison en -per, donc). Quelques verbes usuels comportent deux p : échapper, frapper, happer, japper. Phrase mnémonique : « Pépé a frappé Médor, qui jappait trop fort. Alors Médor a happé Pépé avant de s'échapper ! »
Rappelons ces trois mots « hermaphrodites » : amours, délices et orgues ; masculins au singulier, ils deviennent féminins au pluriel. Phrase mnémonique : Après les délices merveilleuses des grandes orgues, vient parfois le temps des amours défaites. [Thierry Leguay, Les poules couvent au couvent]
Parti ou partie. On hésite assez souvent entre parti (n.m.) et partie (n.f.), dans quelques expressions où ne se trouve aucun déterminant. Pour trouver la bonne orthographe, il peut être utile d'introduire un article ou un adjectif non épicène, c'est-à-dire ayant une forme distincte au masculin et au féminin.
Expressions | Astuces |
Hésiter entre plusieurs partis. | Hésiter entre le parti de X et celui de Y. |
Prendre parti. |
Prendre le parti de... |
Tirer parti de... | Avoir tiré grand parti de... |
Tout ou partie de... | La totalité ou une partie de... |
Faire partie. | Faire partie intégrante. |
Être juge et partie. | Se conduire comme si l'on était à la fois le juge et l'une des parties. |
Prendre quelqu'un à partie. | Attaquer quelqu'un comme s'il représentait la partie adverse, ennemie, dans un procès. |
[J.P. Colignon, Orthographe : trucs et astuces]
Agate. À l'inverse du prénom féminin Agathe, ce mot ne comprend pas de h. Formule mnémonique : « Contrairement au diamant, l'agate ne coupe pas telle une hache [sans h] ».
Chère n. f. L'ogre des contes aime la chair fraîche, la viande même crue. Plutôt que de vouloir croquer les enfants, il n'a qu'à aller faire ses courses chez le CHARcutier... dont le nom vient de « chair cuite » ! Il pourrait aussi faire « bonne chère », faire bombance en associant qualité et quantité, sans recourir le moins du monde à la charcuterie et à la viande de boucherie. Cette chère-là vient du grec kara, « visage » : l'hôte fait bon visage, bon accueil à ses invités, et dans la qualité de l'accueil entre aussi en compte la qualité des mets servis à table... Phrases mnémoniques : « Ça coûte cher de faire bonne chère, ma chère ! » ; « L'ogre a renoncé à la chair fraîche du Petit Poucet et de ses frères, et se fait livrer de la charcuterie, dorénavant ». [Jean-Pierre Colignon, Orthographe : trucs et astuces]
Si je connaissais l'Hymne à saint Jean-Baptiste (les
paroles et la musique), il me suffirait d'en chanter les premiers vers pour
me souvenir de la hauteur de chacune des notes de la gamme. C'est ainsi
en effet que Gui d'Arezzo leur donna au XIe siècle le nom de la première
syllabe de chaque hémistiche :
UT queant laxis
REsonare fibris
MIra gestorum
FAmuli tuorum
SOLve polluti
LAbii reatum
Sancte Iohannes (SI). [Nathalie Kristy, Mais où est donc Ornicar.]
Carrosse s'écrit avec deux r et deux
s. Formules mnémoniques : « Le roi de carreau
se promène toujours dans son carrosse ». « À
Biscarrosse, tout le monde roule en carrosse ! ».
Carrousel s'écrit avec deux r et un s,
ce qui justifie la prononciation « z » (comme dans
zèle). Formule mnémonique : « Les cavaliers
et les carrosses participaient avec zèle au carrousel ».
Noms féminins se terminant par -ue : tous les noms féminins
usuels se terminant sur le son « u » comportent
un e final. Exemples : avenue, berlue, bévue, charrue,
cohue, entrevue, étendue, issue, morue, recrue, statue, tortue, vue,
etc. Seules exceptions parmi les mots usuels : bru, glu, tribu
et vertu. Phrase mnémonique : « Au sein de cette
tribu connue pour fabriquer une glu très efficace, chacun vante la
vertu de la bru du chef ».
Avant que est toujours suivi du subjonctif : Avant
qu'il vienne... Avant que l'on ait pris une décision...
Il arrivera avant que ne surgisse la nuit. Le subjonctif marque l'attente,
le souhait, la crainte, l'éventualité. Phrase mnémonique
: Ce n'est pas subjectif : après avant que, il est impératif
de mettre le subjonctif ! N. B. : L'emploi de ne est facultatif
après avant que (« Ils arrivent avant que
la nuit [ne] soit tombée »).
Après après que, le verbe doit se mettre à
l'indicatif, et non au subjonctif : Après qu'il furent partis,
elle se mit au travail (ou après qu'ils sont partis... elle
se met..., ou bien après qu'ils seront partis... elle se
mettra...). Vous sortirez après que vous aurez terminé
la vaisselle ! L’action exprimée est réalisée,
et c’est alors l’indicatif, mode du réel et de l’objectivité,
qui convient. Phrase mnémonique : C'est à titre indicatif
que la météo a annoncé qu'il ferait beau après
que la matinée aura été pluvieuse.
Le pêcheur prépare ses appâts
pour appâter ; le pécheur est attiré
par les appas de cette belle passante.
Le mot appas désigne les attraits physiques d’une
femme. Son homonyme appât désigne la pâture
destinée à attirer les animaux.
Il est né sous les meilleurs auspices à
l’hospice de St Sulpice. Auspice, comme
hospice, est un nom masculin ; il vient du latin auspicium
(de avis, « oiseau » et de spicere,
« examiner »). Dans l’Antiquité, des
présages étaient établis d’après le vol
des oiseaux, leurs chants, leur appétit…
Dans le vocabulaire théâtral, le côté cour est le côté droit de la scène, vu de la salle, par opposition au côté jardin. Ces deux termes permettent au metteur en scène et aux comédiens de communiquer plus facilement que s'ils parlaient des côtés "gauche" et "droit", qui varient selon l'orientation du locuteur. Les machinistes situés à la cour sont appelés « couriers », et ceux du jardin « jardiniers ». Les moyens mnémotechniques les plus connus, pour savoir où se situent le jardin et la cour, consistent pour le public à se rappeler les initiales de Jésus-Christ (« J.-C. » comme Jardin/Cour) en regardant la scène ; et pour les acteurs se remémorer la formule « côté cour/côté coeur » en regardant la salle. [Wikipédia]
S'apercevoir qu'on s'apitoie sur soi, se laisser apostropher, c'est s'aplanir ou s'aplatir, et non s'apaiser en s'apeurant : pour retenir que quelques verbes commencent par ap- (un seul p ), alors qu'une majorité commencent en doublant le p (app-). [J.P. Colignon, Orthographe : trucs et astuces]
Quand on a un différend avec quelqu'un, on ne prend pas le thé (= t) avec lui : le nom différend (= désaccord, conflit, contentieux...) s'écrit avec un d final, tandis que l'adjectif différent se termine sur un t (féminin : différente). [J.P. Colignon, Orthographe : trucs et astuces]
Je me souviens que le mile anglo-saxon vaut un ciseau
neuf. C’est-à-dire, 1609 mètres (un six o neuf).
Ne surtout pas confondre avec le mille marin. Pour celui-ci, le mot de passe
est Napoléon III (proclamé empereur en 1852). Soit
1852 mètres.
La Syrie rit (le deuxième i n’est pas grec), alors que la Libye bâille (bye-bye).
Les bébés gibbeux de l’abbesse et
du rabbin font sabbat dans l’abbaye avec le gibbon de l’abbé
: les seuls mots dans lesquels la lettre b est redoublée.
Pour retenir la terminaison de certains adjectifs (ou participes
passés) masculins, on les met au féminin : exclu –
exclue ; inclus – incluse. Mais ça ne marche pas toujours.
Voici des moyens mnémotechniques pour quelques cas :
Andalou – andalouse : Il est fou, cet Andalou !
Coi – coite : Quoi ? Il n’y a pas de t à coi
?
Favori – favorite : Riri, mon canari favori, a la santé
!
Rigolo – rigolote : Ce rigolo refuse de se mettre au thé
pour en rester à l’eau.
- Venant du large et entrant dans un port, un capitaine doit
enfiler un tricot vert et deux bas si rouges. C’est-à-dire
qu’il doit laisser à tribord (tri) une balise portant
le numéro 1 ou un numéro impair, de forme conique (cot),
de couleur verte et à bâbord (bas) une balise portant
le numéro 2 ou un numéro pair, de forme cylindrique (si),
de couleur rouge.
- Rouge sur rouge, rien ne bouge ; vert sur vert, tout est clair.
Il s’agit de feux de navigation (rouge à bâbord, vert
à tribord). Si le feu rouge de l’autre navire est du côté
du feu rouge de mon navire (idem pour les feux verts), je ne modifie pas
ma route. Dans le cas contraire en revanche (rouge sur vert ou vert sur
rouge), je m’affole… Sinon, gare à l’abordage.
Par association d’idées, Blanc sur rouge, rien ne bouge
; rouge sur blanc, tout fout le camp et Vin sur lait est bienfait,
lait sur vin est venin sont des proverbes conseillant l’ordre
dans lequel il convient de consommer ces boissons.
Perchée sur la racine de la bruyère, la
corneille boit l’eau de la fontaine Molière : pour garder
en mémoire le nom des principaux écrivains du XVIIe siècle
(Racine, La Bruyère, Corneille, Boileau, La Fontaine, Molière).
Rappelons que cette fameuse fontaine se trouve au pied de la roche Foucauld
; avec des cartes, on peut s’y rendre en voiture,
si la male herbe n’a pas trop bossué le chemin.
Parce qu’alors… (La Rochefoucauld, Descartes, Voiture,
Malherbe, Bossuet, Pascal…).
Le vrai sceptique a vexé la fosse septique censée
le soulager : un moyen phonétique (a vexé =
avec c, censée = sans c) de distinguer le sceptique incrédule
et l’infect septique.
Les bonbons m’ont donné de l’embonpoint sans néanmoins
me transformer en bonbonne : voilà les seuls mots où
on trouve un n (et non un m) devant un b, un
m ou un p.
Cerisiers roses et pommiers blancs est un refrain populaire mais
néanmoins mensonger, parce que les fleurs du pommier sont roses et
celles du cerisier blanches.
On connaît huit planètes : Mercure,
Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune. Un moyen
mnémotechnique de se souvenir de leur ordre, est la phrase : «
Mon Vieux, Tu M’as Jeté Sur Une Nappe. » ou bien encore
« Me Voici Toute Mouillée, Je Suis Une Nuée. »
La Lune ment : quand elle forme un C dans le ciel, elle voudrait
nous faire croire qu'elle Croît, mais en réalité,
elle Décroît. Et quand elle fait un D, elle
Croît.
Le chapeau du goitreux est resté au cloître,
celui du psychiatre a roulé dans l’âtre.
On renâcle à la tâche, mais on racle la tache. Pour
se souvenir de quelques mots avec ou sans accent circonflexe.
C’est assez, dit la baleine, j’ai le dos
fin, je me cache à l’eau. Pour
se souvenir des trois espèces de cétacés : la baleine,
le dauphin et le cachalot.
Le gars Vial dit qu’il croque Odile,
la ligue s’indigne, mais la ligue a tort, car
il ment. Pour se souvenir des quatre espèces de crocodiliens,
du plus grand au plus petit : gavial, crocodile, alligator et caïman.
[Nathalie Kristy, Mais où est donc Ornicar ?]
Mais où est donc Ornicar ? : conjonctions de coordination (mais, ou, et, donc or, ni, car).
Adam part pour Anvers avec cent sous, entre derrière chez Decontre : prépositions (à, dans, par, pour, en, vers, avec, sans, sous, entre, derrière, chez, de, contre).
La règle CADET : la terminaison du présent de l’indicatif à la 3ème personne du singulier est soit c (il vainc), soit a (il a, il va), soit d (il prend), soit e (il chante), soit t (il finit, il part).
Mon chou, mon bijou, mon joujou, viens sur mes genoux, et jette des cailloux à ce hibou plein de poux ! : les sept noms en -ou qui prennent un x au pluriel.
Le chapeau de la cime est tombé dans l'abîme et celui du boiteux est tombé dans la boîte : accent circonflexe sur le i de abîme et boîte, mais pas sur cime, boiteux, boiter.
C'est notre maison, votre leurre, mon tonneau, ma tasse à thé, voleur ! : déterminants possessifs (ses, notre, mes, son, votre, leur, mon, ton, nos, ma, ta, sa, tes, vos, leurs).
Nos belles amours aux nombreuses délices se sont
achevées au son des grandes orgues : voir la rubrique Bizarreries,
amour, délice et orgue.
Le charme d'Adam c'est d'être à poil : les charmes ont des feuilles dentées alors que les hêtres ont des feuilles poilues.