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Semaine de la langue française

Bizarreries ou anomalies

Séance du 19 septembre 2013

La concupiscence du cénobite ! Nombre de mots laissent deviner leur sens dans leur forme même, leur sonorité en particulier. Que l’on pense entre autres, aux suivants : abracadabra, bringuebaler, clinquant, dégingandé, friselis, hurluberlu, lallation, perlimpinpin, tarabiscoté, tintinnabuler… D’autres en revanche, s’avèrent opaques, jusqu’à prendre un sens tout à fait différent de l’originel. Avatar : au sens strict, une métamorphose ; aujourd’hui un dommage (sous l’influence d’aventure et d’avanie). Cramoisi : rouge, tirant sur le violet ; mais on y entend plutôt le « moisi », voire le « crasseux ». Glauque : de couleur verte, rappelant l’eau de mer ; utilisé aujourd’hui dans le sens de « trouble ». Ingambe : de l’italien in gamba (en jambe), autrement dit « alerte » ; on y entendrait plutôt « qui n’a pas de jambe » ! Linéament : le trait général (d’un visage, par exemple) ; et non les sinuosités ligamenteuses ! Valétudinaire : qui n’a rien à voir avec les études ou les valets, mais qui signifie « maladif » !
Enfin, il est des mots qu’on hésite à employer, pour les sens indésirables qu’ils évoquent. On pensera à la bitte (d’amarrage), au cénobite (un moine), au concubin, au consensus… et surtout à la concupiscence ! Ce mot du vocabulaire religieux désigne le « penchant au plaisir des sens ». « Qui oserait parler, écrit joliment Bossuet, de cette concupiscence, qui lie l’âme au corps par des liens si tendres et si violents, dont on a tant de peine à se déprendre, et qui cause aussi dans le genre humain de si effroyables désordres ? » [Thierry Leguay, Les Poules du couvent couvent]

Séance du 16 mai 2013

Séance du 21 mars 2013

Certains mots possèdent deux pluriels, correspondant parfois à des sens différents :
De l'ail : des ails ou des aulx (vieilli).
Un aïeul : des aïeux (= ancêtres), des aïeuls (= grands-pères).
Banal : banals (= ordinaires), banaux (= qui appartiennent au ban, le territoire d'un suzerain : des moulins banaux).
Ciel : les cieux (pour désigner l'ensemble de la voûte céleste, et bien sûr dans un sens religieux : « Notre père, qui êtes aux cieux... »), les ciels (pour évoquer une partie de la voûte céleste : les ciels de l'Italie, ou les ciels de lits...).
Un œil : des yeux, mais les œils des aiguilles et des meules, des œils-de-bœuf, des œils-de-perdrix...
Un travail : des travaux, mais des travails, quand on parle d'un appareil à ferrer les chevaux. Ce mot est d'origine latine ; pour les anciens Romains, en effet, « travailler », c'est torturer avec le tripalium !
[Thierry Leguay, Les poules couvent au couvent]

Séance du 20 septembre 2012

Deux emplois contradictoires d'une même expression : Tenir le crachoir.
Loc. fam. Tenir le crachoir : parler sans arrêt. Tenir le crachoir à qqn, l'écouter sans pouvoir placer un mot. [Le Petit Robert]

Séance du 17 novembre 2011

Séance du 19 mai 2011

Homographes, mais pas du tout homophones :
- Nous portions nos portions
- Les poules du couvent couvent.
- Mes fils ont cassé mes fils
- Il est de l'est
- Je vis ces vis.  
- Cet homme est fier. Peut-on s'y fier ?
- Nous éditions de belles éditions.
- Nous relations ces intéressantes relations.
- Nous acceptions ces diverses acceptions de mots.
- Nous inspections les inspections elles-mêmes.
- Nous exceptions ces exceptions.
- Je suis content qu'ils nous content cette histoire.
- Il convient qu'ils convient leurs amis.
- Ils ont un caractère violent et ils violent leurs promesses.
- Ces dames se parent de fleurs pour leurs parents.
- Ils expédient leurs lettres ; c'est un bon expédient.
- Nos intentions c'est que nous intentions un procès
- Ils négligent leur devoir ; moi, je suis moins négligent.
- Nous objections beaucoup de choses à vos objections.
- Ils résident à Paris chez le résident d'une ambassade étrangère.
- Ces cuisiniers excellent à composer cet excellent plat. 
- Les poissons affluent d'un affluent de la rivière.

Séance du 17 mars 2011

Tonner, tonnerre, mais détoner, détonant, détonation. Pourquoi deux n dans certains mots et un seul à d’autres, alors qu’ils sont tous de la même famille ? Le radical vient du latin tonare « tonner ». Mais attention ! Il existe bien un autre verbe détonner avec deux n, qui veut dire « sortir du ton, chanter faux ».

Séance du 20 janvier 2011

Rubané, enrubanné. Pourquoi deux n dans un mot et un seul dans un autre de la même famille ? Enrubanné : garni de rubans. Rubané : 1. Couvert de traces étroites et allongées. Marbre rubané. 2. Plat et mince comme un ruban. Algues rubanées.
Sonner, dissoner. Même question. Dissoner vient du lat. dissonare, sonner vient du lat. sonare. En fait, c’est sonner qui constitue l’anomalie.
Verglas, verglacé. Verglas vient de verreglaz (XIIe) de verre et glas, autre forme de glace, proprement « glace comme du verre ».

Séance du 16 septembre 2010

Barrique (deux r), mais baril (un seul r) ! Baril vient du latin populaire barriculus, diminutif du latin barrica « barrique ». Même le baril de pétrole (158,987 l) vient de l'anglais barrel, qui compte deux r. A noter : les barricades étaient souvent faites de barriques.

Gratin ne prend qu'un t, alors qu'il vient bien du verbe gratter !

Séance du 16 mars 2010

Sonner, sonnerie, sonnette, sonneur ; mais sonore, sonorité, sonoriser, dissonance, dissoner… Ces mots viennent du latin sonare, sonus, avec un seul n. Son redoublement ne s’explique donc pas.

Prud’homme ; mais prud’homal, prud’homie. Le Robert recommande prudhomme, prudhommal, prudhommie. Au féminin, les Suisses recommandent la forme prud’femme.

Séance du 17 novembre 2009

Diplôme, diplômer, diplômé, diplômant ; mais diplomate, diplomatie, diplomatique, diplomatiquement. L’Académie ne dit rien sur ce point.
Ouvrage est un nom masculin. Mais il est féminin dans l’expression populaire : C’est de la belle ouvrage.

Séance du 29 septembre 2009

Avènement, mais événement : l’Académie française et le Petit Robert recommandent évènement.
Règle, règlement, mais réglementer, réglementation, réglementaire, réglementairement : l’Académie recommande règlementer, règlementation, règlementaire, règlementairement.

Séance du 19 mai 2009

Tâter, tâtonner, tâtons, tatillon : pourquoi pas d’accent circonflexe à tatillon, alors que tous ces mots ont la même étymologie. Ni le Robert, ni l’Académie française ne mentionnent cette anomalie.

Séance du 17 mars 2009

Septante, octante, nonante : Vous vous interrogez sur une des bizarreries les plus célèbres de la langue française. Pourquoi en effet dire soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix, alors que les formes septante, octante, nonante, en accord tout à la fois avec le latin et le système décimal, sont plus ou moins largement usitées dans divers pays francophones ?
Notre vocabulaire porte ici la trace d’un usage très ancien et aujourd’hui disparu : au Moyen Âge, on avait coutume en France de compter de vingt en vingt. Aussi trouvait-on les formes vint et dis (30), deux vins (40), trois vins (60), etc. Saint Louis fonda, par exemple, l’hospice des Quinze-vingts (des 300 aveugles). Ce système, dit « vicésimal », était utilisé par les Celtes et par les Normands, et il est possible que l’un ou l’autre de ces peuples l’ait introduit en Gaule.
Dès la fin du Moyen Âge, les formes concurrentes trente, quarante, cinquante, soixante se répandent victorieusement. Pourquoi l’usage s’arrête-t-il en si bon chemin ? Aucune explication n’est vraiment convaincante. Peut-être a-t-on éprouvé le besoin de conserver la marque d’un « calcul mental » mieux adapté aux grands nombres (70=60+10, 80=4x20, 90=80+10). Reste la part du hasard et de l’arbitraire, avec laquelle tout historien de la langue sait bien qu’il lui faut composer...
C’est au XVIIe siècle, sous l’influence de Vaugelas et de Ménage, que l’Académie et les autres auteurs de dictionnaires ont adopté définitivement les formes soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix au lieu de septante, octante, nonante. Il est à noter pourtant que les mots septante, octante, nonante figurent dans toutes les éditions du Dictionnaire de l’Académie française. Encore conseillés par les Instructions officielles de 1945 pour faciliter l’apprentissage du calcul, ils restent connus dans l’usage parlé de nombreuses régions de l’Est et du Midi de la France, ainsi qu’en Acadie. Ils sont officiels en Belgique et en Suisse (sauf, cependant, octante, qui a été supplanté par quatre-vingts et huitante – en Suisse – tant dans l’usage courant que dans l’enseignement ou les textes administratifs). Rien n’interdit de les employer, mais par rapport à l’usage courant en France, ils sont perçus comme régionaux ou vieillis. [http://www.academie-francaise.fr/langue/]

Séance du 20 janvier 2009

Séance du 18 novembre 2008

Cuisseau de veau mais cuissot de chevreuil ou de sanglier : l’Académie recommande cuisseau dans les deux cas.
Siffler et persifler : le Robert recommande persiffler.
Charrette, charrue, chariot : l’Académie recommande charriot.
• Le tréma peut se placer sur les voyelles e, i, u pour indiquer, normalement, que la voyelle qui précède doit être prononcée séparément et ne fait pas partie d'un digramme. Par exemple, maïs # mais, aiguë # aigue-marine, ambiguë. L’Académie recommande de mettre le tréma sur le u quand la deuxième lettre est un e muet (ambiguë devient ambigüe) ainsi que dans les mots argüer et gageüre.

Séance du 16 septembre 2008

Imbécile, imbécillité : A l’origine imbécile, venant de imbecillus, s’écrivait avec deux l. En 1798, l’Académie française décide de l’écrire avec un seul l, voulant éviter la prononciation en [ij]. Maintenant elle préconise d’écrire imbécilité.
Bonhomme, bonhomie : L’Académie recommande bonhommie.
Combattre, combattant, combatif, combativité : L’Académie recommande combattif, combattivité.

Amour, délice et orgue peuvent être masculins au singulier et féminins au pluriel.
Amour (au sens de « sentiment passionné ; passion charnelle ») est souvent féminin au pluriel. Cependant, on rencontre, soit dans un usage populaire qui se reflète dans divers textes (chansons...), soit dans une langue littéraire assez recherchée, amour au féminin singulier (« L’amour, la vraie, la grande... » chez Anouilh ; « la grande amour » chez Queneau ; « cette amour curieuse » chez Valéry ; Une amour violente, enregistré par l’Académie), tandis que le masculin pluriel appartient à tous les niveaux de langue. En dehors de ces sens, amour est presque toujours masculin, au singulier comme au pluriel ; il l’est toujours quand il désigne des représentations du dieu Amour.
Délice est généralement masculin au singulier et féminin au pluriel. Cependant, après des expressions comme un de, un des, le plus grand des, etc., suivies du complément délices au pluriel, le masculin est conservé : un de ses plus suaves délices...
Orgue, masculin au singulier, est généralement féminin au pluriel quand il désigne de façon emphatique un seul instrument (les grandes orgues de cette cathédrale), mais reste au masculin quand il s’agit d’un vrai pluriel (les orgues anciens de cette région). [Dictionnaire de l’Académie française, http://www.academie-francaise.fr/dictionnaire/]

Gens gouverne le masculin, sauf quand il est immédiatement précédé par un adj. à forme féminine distincte : toutes ces bonnes gens, ces vieilles gens sont ennuyeux; tous ces braves gens sont hospitaliers. [Le Petit Robert]