• Question de Angela Lang : « J’ai appris
que le préfixe dé- indiquait l’action contraire (défaire,
décharger…) ; mais cela n’a pas du tout ce sens dans
démultiplier. Pourquoi ?
Réponse : dé-, des-, dés-
1 Élément, du latin dis-, qui indique l'éloignement
(déplacer), la séparation (décaféiné),
la privation (décalcifier), l'action contraire (décommander,
défaire, démonter).
2 Élément, du latin de-, à valeur intensive
: débattre, découper, détailler. [Le Petit
Robert]
• Quelques synonymes du verbe travailler et leur origine
: besogner, œuvrer et fam. bosser, boulonner, bûcher,
gratter, marner, trimer, turbiner ; puis avec l’idée d’
« étudier » et toujours fam. chiader, potasser.
Besogner : busuigner « être dans le besoin
» 1120; du francique °bisunnjon « se soucier de
».
Œuvrer : 1530; ancien français obrer, ovrer;
bas latin operare, "ouvrer".
Bosser : 1878; peut-être région. bosser du dos
« être courbé (sur le travail) », de bosse.
Boulonner : 1690; de boulon.
Bûcher : XVIe; « frapper, heurter » XIIIe, et
dialectal; de bûche.
Gratter : 1155; francique °krattôn.
Marner : 1564; altération de marler 1270; de marne.
Trimer : v. 1730; « cheminer » 1619; peut-être
altération de l'ancien français trumer « courir
» (XIVe s.), de trumel « mollet » cf. trumeau.
Turbiner : 1800; créé en argot, d'après le
français turbine ou le latin turbo, au sens de
« tourbillon, toupie ».
Chiader : 1863 intrans.; de chiade « brimade »,
de ça chie dur « l'affaire est poussée ».
Potasser : avant 1838 argot de Saint-Cyr; aussi « s'impatienter,
bouillir »; peut-être de potasse, ou de pot.
[Le Petit Robert]
• Trans : préfixe, du latin trans «
par-delà », prép. et préverbe, qui a en français
le sens de « au-delà de » (transalpin), «
à travers » (transpercer), et qui marque le passage
ou le changement (transition, transformation). Voir
aussi travers, traverser, trépas, trépasser.
Transir : XVe s.; « mourir » v. 1140; latin transire,
proprement « aller au-delà ».
Transfuge : étym. 1355; latin transfuga, radical
fugere « fuir » ; sens : 1. Militaire qui déserte
en temps de guerre pour passer à l'ennemi. Traître. 2. (début
XVIIIe s.) Personne qui abandonne son parti pour rallier le parti adverse
; personne qui trahit sa cause, sa mission. Dissident. [Le Petit Robert]
Un transfuge social est un individu qui quitte sa classe sociale
de référence (classe d'origine) pour une autre. [Wikipédia]
• Quel est le point commun entre esclave et slave
? Dans les langues slaves, la parole se dit slovo. Les Slaves se
nommaient eux-mêmes *Sloveninu, mot qui signifiait «
Ceux qui parlent », c’est-à-dire « ceux qui parlent
d’une manière compréhensible ». Quoi de plus simple
que de définir sa propre nation comme l’ensemble de ceux que
l’on comprend quand ils parlent ?
Les Grecs virent arriver les Slaves sur leurs territoires à partir
du VIe siècle après J.-C. Ils transcrivirent *Sloveninu
en Sklavênos, bientôt abrégé en Sklavos.
Les Latins recueillirent quant à eux le mot grec dont ils firent
Sclavus ou Slavus. En fait, contrairement aux Grecs, les
Latins n’eurent pas à souffrir des invasions slaves ; ils n’eurent
même qu’à s’en féliciter, car la nombreuse
population slave, soumise à de rigoureux coups de mains des forces
byzantines ou germaniques, fournit de grosses quantités d’esclaves
vendus sur les marchés d’Occident, à tel point que Sclavus
devint synonyme de servus, le nom qui traditionnellement désignait
l’esclave. Servus se maintint pour désigner un type
particulier de non-libre : l’esclave agricole, le serf. Les
autres catégories furent désignées par le mot sclavus,
qui est devenu esclave en français. L’appellation
concurrente Slavus fut reprise par la langue savante, sous la forme
Slave, pour servir à désigner l’ethnie. [René
Garrus, Les Étymologies surprises.]
• Quel est le point commun entre farce et infarctus
? Le français farcir est issu du verbe latin farcire,
qui signifiait « fourrer ». Farcire avait un participe
fartus, « farci », devenu *farsus en latin
vulgaire ; le féminin farsa a abouti au français
farce, garniture bourrant l’intérieur d’un mets.
Au Moyen Âge, les mystères étaient des représentations
liturgiques souvent tragiques. On les agrémentait en y insérant
de petites comédies appelées farces. Au XIXe siècle,
la médecine voulut donner un nom à une maladie caractérisée
par l’obstruction, le bourrage des vaisseaux alimentant le muscle
cardiaque. L’idée qui prévalut fut étrange :
on ne voulut ni fabriquer un mot dans une langue moderne, ni prendre un
mot latin existant, et l’on forgea un faux mot latin, infarctus,
en assemblant le préfixe in- signifiant « dedans »,
la racine farc- de farcire, et la finale –tus
que l’on trouve dans un grand nombre de noms d’action ou d’état.
Bon médecin sans doute, mais mauvais latiniste, l’inventeur
n’a pas songé que ce mot n’avait aucune chance d’exister
en latin. In + farcire donne infercire (le verbe existe), et le nom d’action
correspondant, s’il avait existé, ne pouvait être qu’*infertus.
[René Garrus, Les Étymologies surprises.]
• Quel est le point commun entre fente et fesse
? Le français fendre est directement issu du verbe latin
de même sens findere. Incontestablement, le postérieur
humain paraît fendu. Le bon peuple romain le nommait donc «
la fente ». Notre mot fente est issu d’un participe
passé féminin du verbe findere : *findita,
« fendue ». Cette forme est tardive. Antérieurement,
le participe de findere était fissus (d’où
découlent indirectement fission, fissure, etc.),
et « fente » se disait fissa, qui a donné fesse,
avec un petit déplacement de sens du sillon médian au renflement
latéral. [René Garrus, Les Étymologies surprises.]
• Tapenade, nom féminin, étym.
1910; provençal tapenado, de tapeno « câpre
» : Préparation à base de câpres, d'olives noires
et d'anchois écrasés, additionnée d'huile d'olive.
[Le Petit Robert]
• Quolibet, nom masculin, étym. 1501; « propos
sur un sujet quelconque » début XIXe; du latin scolastique
disputationes, quæstiones de quolibet « débats,
questions sur n'importe quel sujet » : Propos gouailleur, plaisanterie
à l'adresse de qqn. Raillerie. Moqueries et quolibets. Elle s'enfuit
sous les quolibets de la foule. Lazzi. [Le Petit Robert]
• Incube, nom masculin, étym. 1372; latin incubus
« cauchemar », de incubare : Didact. Démon masculin
censé abuser d'une femme pendant son sommeil (opposé à
succube). [Le Petit Robert]
• Succube [sykyb], nom masculin, étym. XIVe; latin
succuba « concubine », de sub « sous
» et cubare « coucher » : Relig. chrét.
Démon femelle (diablesse), qui vient la nuit s'unir à un homme.
Les incubes et les succubes. [Le Petit Robert]
• Guet-apens. Étym. guet a pens 1508; de
guet aspens 1472; altération de de guet apensé,
de guet, aguet et ancien français apenser
« réfléchir, préméditer ». 1. Fait
d'attendre qqn en un endroit pour exercer sur lui des actes de violence,
le tuer. Attirer qqn dans un guet-apens. Tomber dans un guet-apens.
Endroit « désert et propice aux guets-apens » (Gautier).
2. Par ext. Machination perfidement préparée en vue de nuire
gravement à qqn qu'on veut surprendre. Attaque, attentat, embûche,
embuscade, piège, traquenard. Le coup d'État du 2 décembre
(1851), guet-apens contre la République. [Le Petit Robert]
• Encore une petite série de noms de collectionneurs :
- l'appertophile collectionne des boîtes de conserve ;
- l'arctophile collectionne des ours en peluche ;
- le buticulamicrophile collectionne des mignonnettes ;
- le buxidanicophile collectionne des tabatières ;
- le calcéophile collectionne des pierres, des cailloux
;
- le céphaloclastophile collectionne des casse-têtes
;
- le digiconsuériphile collectionne des dés à
coudre ;
- l'ésitériophile collectionne des titres de transport
;
- le fabophile collectionne des fèves de gâteaux des
rois ;
- le fibulanome collectionne des boutons ;
- le lécythiophile collectionne des échantillons
de parfums ;
- le molubdotemophile collectionne des taille-crayons ;
- l'obituarophile collectionne des faire-part de décès
;
- le plangonophile collectionne des poupées ;
- le sibilumophile collectionne des sifflets ;
- le télécatophile collectionne des cartes de téléphone.
[Contribution d'Anne-Marie Fesquet]
• Quel est le point commun entre énergie et orgue
? C'est la racine grecque erg-/org- : idée de travail. Erg-/org-
est la réalisation grecque d'une racine indo-européenne *werg-/*worg-
signifiant « travail » et parfaitement reconnaissable dans l'allemend
Werk et l'anglais work. Sur la forme erg- de
la racine, le grec ergon signifiait « travail ». Energeia,
composé du même élément et du préfixe
en, « dedans », signifiait « activité
» : c'est le modèle d'énergie. Sur la forme
org-, était construit le mot organon, « instrument
de travail ». Le français organe est directement tiré
d'organon. Les Grecs utilisaient un instrument de musique à
soufflerie et tuyaux, qu'ils appelaient simplement « l'instrument
», organon. Organon, dans cette acception, devint
organum en latin, accentué órganum, puis
orgue en français. L'étymologie est claire dans le
nom de l'intrumentiste : l'organiste. [René Garrus, Les
Étymologies surprises.]
• Quel est le point commun entre ennuyeux et odieux
? C'est le latin odium : haine. Dérivé d'odium,
l'adjectif latin odiosus signifiait « qui suscite la haine,
haïssable ». Le sens de son calque français odieux
s'est légèrement affaibli. Un autre dérivé d'odium
était inodiare (avec in-, « dans »),
qui signifiait « être dans la haine de quelqu'un », «
inspirer de la haine ». Devenu en français ennuyer,
le verbe s'est considérablement affaibli : le sens de « inspirer
de la haine » a fait place à celui de « inspirer du mécontentement,
du chagrin ». D'ennuyer a été dérivé
ennui, tandis qu'ennuyeux paraît remonter à
un adjectif *inodiosus, « qui suscite la haine ou le mécontentement
». Il n'est pas impossible qu'odium soit à rattacher
à une racine indo-européenne *kod devenue od
en latin et *hod puis hat en germanique (d'où l'anglais
to hate et l'allemand hassen, verbes signifiant «
haïr »). Ressortait de la forme germanique le francique *hatjan,
qui a donné le français haïr, d'où fut
dérivé un nom haïne, devenu haine.
[René Garrus, Les Étymologies surprises.]
• Quel est le point commun entre énorme et normal
? C'est le latin norma : équerre. Terme technique, norma
désigna d'abord l'équerre. Le mot prit le sens de «
modèle de référence », « ligne de conduite
». Il a donné le français norme. L'adjectif
normalis, « fait à l'équerre », «
conforme », est devenu en français normal. Énorme
est tiré d'enormis, adjectif composé à l'aide
du préfixe ex-, « hors de » et signifiant «
hors de la norme », mais surtout « hors des dimensions normales
». [René Garrus, Les Étymologies surprises.]
Persienne : Une persienne est un contrevent fermant
une baie, en une seule pièce ou composé de plusieurs vantaux,
et comportant (à la différence du volet, qui est plein) un
assemblage à claire-voie de lamelles inclinées qui arrêtent
les rayons directs du soleil tout en laissant l'air circuler. Dans certains
modèles, le cadre inférieur est relevable ; on peut l'ouvrir
et l'orienter en fonction de la position du soleil. Le mot provient de l'ancien
français persien, en référence à la
Perse. Il existe aussi un système de persiennes orientables et rétractables
à l'intérieur ou à l'extérieur de la baie, appelé
store vénitien. Les persiennes coulissantes sont également
nommées jalousies, vraisemblablement parce qu'elles permettent
à des personnes se trouvant à l'intérieur de voir l'extérieur
sans être vues. [Wikipédia]
Vasistas : Un vasistas est une ouverture aménagée
dans une fenêtre ou dans une porte, à hauteur des yeux ou dans
leur partie supérieure. Il désigne aussi une fenêtre
installée sur un toit ou dans un mur pour la ventilation et l'éclairage
des combles ou d'une cave. Emprunt oral à l'allemand, ce mot a pour
étymologie la question récurrente « Was ist das ? »,
signifiant en français « Qu'est-ce que c'est ? », exprimée
via une sorte de guichet, par des Allemands à leurs visiteurs avant
de leur ouvrir la porte. [Wikipédia]
Mayday est une expression utilisée internationalement dans
les communications radio-téléphoniques pour signaler qu'un
avion ou qu'un bateau est en détresse. Son usage est prescrit par
la Conférence de Washington de 1927 de l'«International Radio
Telegraph Convention» et applicable depuis le 1er janvier 1929. Le
mot est une déformation volontaire anglophone de la phrase française
: « venez m'aider ! ». Lors d'une détresse, il doit être
répété 3 fois.
Sidéral : du latin sideralis, de sidus, sideris
« astre » ; sens : Astron. Qui a rapport aux astres. Astral.
Sidérér : étym. 1894; sidéré
XVIe « influencé par les astres »; latin siderari
« subir l'influence funeste des astres » ; sens : Méd.
Mettre dans un état de sidération, c'est-à-dire, en
anéantissement soudain des fonctions vitales, avec état de
mort apparente, sous l'effet d'un choc émotionnel intense. C'est
seulement dans l'emploi familier qu'on trouve le sens de « frapper
de stupeur, abasourdir, stupéfier ».
Muscle : de latin musculus « petit rat ».
Il est vrai que certains muscles, tels les biceps, ont la forme de petits
rats. Et, par analogie, on nomme bien par « souris »
le muscle charnu à l'extrémité du gigot, en haut du
manche.
Quelle distinction doit-on faire entre une chose et un objet
?
Étymologie : Chose est issu du latin causa « cause,
procès » puis « affaire » et « chose »,
en concurrence avec res de signification identique et qui a donné
rien. Objet vient du latin médiéval objectum,
de objicere « jeter devant », « placer devant
».
Sens premier : Chose : Réalité concrète ou abstraite
perçue ou concevable comme un objet unique. Objet : Toute chose (y
compris les êtres animés) qui affecte les sens, et spécialement
la vue. On s'aperçoit que pour définir l'un des deux mots,
Le Robert utilise l'autre mot.
Emplois : C'est la moindre des choses. Chose promise, chose due. C'est
une façon de voir les choses. Le hasard fait bien les choses. La
même chose. Quelque chose. Cela ne vaut pas grand-chose. On est peu
de chose...
Objets fabriqués. Bureau des objets trouvés. Objets de
première nécessité. Un bel objet. Collection d'objets
d'art. « Objets inanimés, avez-vous donc une âme
? » (Lamartine). Le sujet et l'objet. « Rome,
l'unique objet de mon ressentiment » (Corneille). L'objet
d'un discours. Faire l'objet de nombreuses critiques...
Quel est le point commun entre aimant, diamant et dompteur
? C'est la racine indo-européenne *dma- : idée de
dompter, faire plier. Formé sur cette racine, le nom grec adamas
(avec le préfixe privatif a-) désignait les corps les plus
durs, ceux que l'on ne peut ployer : l'acier et aussi le diamant. Les Latins
empruntèrent le mot, qui garda son double sens d'acier ou de diamant.
En Gaule, le mot adamas désigna aussi la pierre d'aimant,
appelé par ailleurs magnétite : les lapidaires avaient remarqué
que cette pierre était presque aussi dure que le diamant. En latin
vulgaire, adamas devint adimas. Son accusatif adimantem
devint aïmant en ancien français, puis aimant en français
moderne.
Le mot diamant vient d'une forme concurrente, diamas (accusatif
diamantem) ; diamas, attesté au IVe siècle,
est sans doute une altération d'adimas sous l'influence
d'autres mots venus du grec et commençant par dia-, tels
diaconus (diacre), diadema (diadème), etc.
La racine *dma- a fourni au latin le verbe domare, « se
rendre maître de », dont le fréquentatif domitare
a donné domter, avant que ne s'impose la graphie prétentieuse
dompter, d'où dompteur. [René Garrus, Les
Étymologies surprises]
Quel est le point commun entre candidat et chandelle ?
C'est la racine latine cand- : brûler. Cette racine servit
à former un verbe candere, « brûler »,
« être chauffé à blanc ». L'idée
de blancheur l'emporta et candere prit le sens d' « être
d'une blancheur éclatante ». En ajoutant le suffixe -sc-,
on obtenait un verbe marquant le début de l'action : candescere,
« devenir blanc », lequel eut un composé incandescere
dont le participe présent incandescens nous vaut incandescent,
« chauffé à blanc ».
Candor, substantif correspondant à candere, signifiait
« blancheur éclatante » ; la blancheur étant
symbole de pureté, candor signifiait aussi « droiture,
pureté morale ». Seul le sens figuré se maintient
dans candeur.
Candidus, adjectif dérivé de candere signifiait
soit « blanc », soit au figuré « pur,
innocent ». On en a tiré candide. Candidatus,
« vêtu de blanc », désignait celui qui
briguait une fonction et, pour cela, se présentait vêtu de
la toge blanche, symbole de droiture... C'est le modèle du mot candidat.
Le cierge était appelé en latin candela à
cause de sa blancheur. Le mot aboutit en français à chandelle.
Enfin, dans le verbe candere, l'idée de « brûler »
est passée dans le dérivé incendere, « mettre
le feu ». Le participe de ce verbe était incensus,
dont le neutre incensum, « chose allumée »,
en est venu à désigner tout spécialement les produits
odorants que l'on brûle à titre d'offrande religieuse : nous
lui devons notre mot encens.
Par ailleurs, le dérivé nominal d'incendere était
incendium, dont fut tiré incendie, base d'incendier. [René
Garrus, Les Étymologies surprises]
Amphibilogie n. f. étym. 1533; amphibolie
XVIIIe; bas latin amphibologia, classique amphibolia,
mot grec. Double sens présenté par une proposition. Ambiguïté,
équivoque.
Boustrophédon n. m. du grec bous « bœuf
» et strophein « tourner ». Écriture primitive
(du grec et de l'étrusque, notamment) dont les lignes allaient sans
interruption de gauche à droite et de droite à gauche à
la manière des sillons d'un champ.
Fouailler v. tr. étym. 1680; « se frapper les flancs
de sa queue » XIVe; du radical fou-, de fagus =>
fouet. Vx ou littér. Frapper de coups de fouet répétés.
Battre, fouetter. « Le cocher, alors, hurlant : “Hue !”
de toute sa poitrine, fouailla les bêtes à tour de bras »
(Maupassant). Fig. « Ses souvenirs le fouaillaient, plus encore
que ce vent glacé » (Martin du Gard).
Triturer v. tr. étym. 1611; « battre (le blé)
» 1519; bas latin triturare. 1 Réduire en poudre ou
en pâte en écrasant par pression et frottement. Broyer, 1.
piler, pulvériser. Triturer du sel. Egruger. Aliment
« trituré par les molaires » (Brillat-Savarin).
Mâcher, 1. mastiquer. 2 (XIXe s.) Manier à fond pour pétrir
ou mêler. Malaxer, pétrir. Triturer les chairs en les massant.
Je le vois « triturer l'herbe et la paille […] avaler le tout
» (Tharaud). Loc. fam. Se triturer les méninges, la
cervelle : se mettre l'esprit à la torture en cherchant qqch.,
en se faisant du souci. « tu te tritures les méninges et
tu t'ingénies à te persuader que tu es un vieux jeton »
(Aymé). 3 Par ext. Manier brutalement ou machinalement. Tripoter.
Triturer son mouchoir. De poudreux registres « fiévreusement
triturés » (Courteline). 4 Fig. Manipuler. «
La presse officielle n'a pas cessé de triturer l'opinion »
(Martin du Gard). => Travailler.
Sbire n. m. étym. 1546; italien sbirro, birro;
bas latin burrus, birrus « roux », grec purrhos,
à cause d'une couleur d'habit ou de la valeur péj. de roux.
1. Anciennt Agent de police, en Italie. 2 Mod. Péj. Policier. Homme
de main, personnage qui exerce des violences au service de qqn, d'un pouvoir
oppressif. Nervi. Les sbires du dictateur.
Jadis adv. étym. 1175; contraction de ja a dis
« il y a déjà des jours »; de ja, latin
jam « déjà » et di, latin dies
« jour ».
Naguère adv. étym. XIIe; pour n'a guère(s)
« il n'y a guère ».
Procrastination n. f. étym. XVIe ; du latin procrastinatio,
de pro- et crastinus « du lendemain ».
Littér. Tendance à tout remettre au lendemain, à ajourner,
à temporiser. « Mon indécision, ma “procrastination,”
comme disait Saint-Loup » (Proust).
Septentrion n. m. étym. 1155 ; latin septentrio,
proprement « les sept bœufs de labour », l'Ourse polaire.
Poét. et vieilli. Le nord.
Quel est le point commun entre abricot et précoce
? C'est le latin praecox, « qui mûrit tôt ».
Coquere signifiait « faire cuire ». Notre
verbe cuire en découle d'ailleurs directement. Or, les Romains
considéraient le mûrissement des fruits et des céréales
comme une cuisson par le soleil ; coquere signifiait donc aussi
« faire mûrir ».
Sur le participe coctus, avait été fait le nom coctio,
« action de cuire », qui a donné cuisson.
Le local où l'on cuisait s'appelait la coquina, mot devenu
cocina, puis, en français, cuisine.
Le verbe praecoquere, composé sur coquere grâce
au préfixe prae-, « avant », signifiait
« hâter le mûrissement ». L'adjectif correspondant,
praecox, d'où précoce, signifiait « qui
mûrit avant les autres ». Il a conservé ce sens
dans notre langue.
Un autre adjectif de même sens, praecoquus, désigna
plus particulièrement une variété d'abricots primeurs.
Le mot fut emprunté par les Arabes, qui le prononcèrent barqouq.
Avec l'article, cela faisait al barqouq. Quand ils conquirent l'Espagne,
ils y plantèrent des abricotiers dont les fruits furent appelés
albaricoque par les Espagnols, abercoe par les Catalans.
C'est de ce dernier mot qu'est issu le français abricot.
[René Garrus, Les Étymologies surprises]
Saynète n. f., étym. saïnette
1764; espagnol sainete, diminutif de sain « graisse »
(cf. farce) ; rattaché à scène :
1 Hist. littér. Petite comédie bouffonne du théâtre
espagnol (que l'on jouait pendant un entracte). 2 Petite pièce comique
en une seule scène, avec peu de personnages. => sketch.
Les saynètes de Tchekhov. Empr. à l'esp. sainete,
att. dep. 1385 au sens de « petit morceau de nourriture donné
en récompense à un faucon de chasse » (Lopez de
Ayala ds Cor.-Pasc.), puis « toute bouchée agréable
au goût », puis « toute chose plaisante », et enfin
« pièce bouffonne en un acte qu'on donnait avant le deuxième
acte d'une comédie » (déb. du XVIIe s., Corral, ibid.),
dér. dimin. de saín « graisse, spécialement des
animaux », du lat. vulg. *saginum (v. saindoux).
Gazette : de l’italien gazzetta, du vénitien
gazeta « petite monnaie », prix d'une gazette.
Sardonique : rattaché à herba sardonia
« renoncule de Sardaigne » dont l'ingestion provoque une intoxication
se manifestant par un rictus. Sens : 1. Méd. Rire sardonique
: rictus convulsif dû à la contracture spasmodique des muscles
de la face. 2. (par influence de sarcastique, satanique) Qui exprime
une moquerie amère, froide et méchante. Moqueur. Rire
sardonique. Ricanements sardoniques.
Coquecigrue : peut-être de coq-grue, croisé
avec cigogne. Sens : baliverne, absurdité.
Potron-minet : de poitron, poistron « derrière,
cul » (latin posterio) et minet « chat ».
Sens : Littér. Le point du jour, l'aube (surtout dans dès
potron-minet). « dès le potron-minet, j'étais
assis, seul et libre, sur le talus, au bord de l'étang »
(Duhamel).
Quel est le point commun entre ablette et album ?
C’est le latin albus, -a, -um, « blanc ».
A Rome, l’album était un tableau blanc où l’on
inscrivait les noms des personnages officiels. Au XVIIIe siècle,
des érudits ont appelé album amicorum, « album
des amis », un carnet où l’on demandait à
ses amis de poser leur signature et d’écrire quelques mots :
on dit aujourd’hui un « livre d’or ».
Plus tard, on appela album toute espèce de cahier dans lequel
on conservait des souvenirs.
Le féminin alba, « la blanche », a
donné le mot aube. L’aubépine est
« l’épine blanche ». L’albumen
est le blanc d’œuf, l’albumine une matière
abondamment présente dans le blanc d’œuf.
Le mot albulum désignait un poisson blanc. En français
le mot est devenu able, d’où a été tiré
le diminutif ablette.
Dérivait également d’albus le portugais albino,
« blanc », qui désignait des Africains à
peau blanche : ce caractère est dû à une absence
anormale de pigmentation. On appelle albinos tout être vivant
porteur de cette anomalie.
Dealbare signifiait « barbouiller de blanc » :
c’était une façon de se moquer de quelqu’un, d’où
le sens de dauber. On pense que dauber a aussi signifié
« garnir une viande de bardes de couleur blanche »,
d’où la daube. Certains estiment que daube
serait à rapprocher de l’italien addobare « cuisiner »,
d’origine germanique. [René Garrus, Les Étymologies
surprises]
Dollar de l'allemand thaler « ancienne
monnaie allemande d'argent ».
Coqueluche étym. 1414 « capuchon »; origine
inconnue, peut-être rattaché à coque, coquille
« coiffe », et dernier élément de capuche
: 1. (xve « grippe »; d'après coq à cause
de la toux) Maladie contagieuse, caractérisée par une toux
convulsive, évoquant le chant du coq. Avoir la coqueluche.
Adj. et n. coquelucheux, euse. 2. (1625; cf. béguin) Être
la coqueluche de : être aimé, admiré de. «
Beau, vigoureux, gaillard, la coqueluche des femmes » (France).
Béguin « coiffe que portaient les béguines ».
Fig. et fam. Vieilli : Passion passagère. Avoir le béguin
pour qqn. Personne qui en est l'objet. C'est son béguin.
Clopin-clopant, de l'ancien français clopin «
boiteux » et clopant, p. prés. de cloper
« boiter ». Fam. En clopinant. Aller clopin-clopant.
Cahin-caha. Rien à voir avec la famille : clope « cigarette »,
cloper « fumer une, des cigarettes », des
clopinettes « rien ».
Coltiner, étym. 1835; « prendre au collet »
1790; 1725 colletiner; de collet : 1. Porter (un lourd
fardeau) sur le cou, les épaules (la tête étant protégée
par un coltin, coiffure prolongée d'une pièce de
cuir protégeant le cou et les épaules). Par ext. Porter. Transbahuter.
« Quand il apportait un paquet, même lourd et encombrant,
il le coltinait tout seul » (Duhamel). 2. Fam. Se coltiner
(qqch.). Exécuter, faire. Se coltiner la vaisselle, tout le boulot.
Se farcir, se taper.
Chandail, de chand (« marchand ») d'ail,
nom du tricot des vendeurs de légumes aux Halles.
Le latin camera "chambre" est à l'origine d'une
vaste famille : cabaret, camarade, cambrioleur, cambrousse, caméra,
camérier, camériste, camerlingue, chambellan, chambranle,
chambre, chambrée, chambrer.
Quel est le point commun entre arme et orteil ? La racine
indo-européenne aer- / ar- (idée d'ajustement), augmentée
d'un suffixe en -m-, a donné en latin le pluriel arma
dont est issu arme. Avec un autre suffixe, en -t-, la
racine a fourni au latin le radical art-. Ainsi ars, artis
= « aptitude », « ajustement »,
« habileté », « talent ».
Le nom artus, « jointure » ou « membre »
a donné le diminutif articulus, « petit membre »,
« doigt de la main ou du pied ». Articulus
a donné arteil, altéré en orteil.
Quel est le point commun entre assassin et haschich ?
Au Moyen Age, en Syrie, les membres d'une secte rançonnaient ou tuaient
des chefs chrétiens et musulmans de la région. La cruauté
de ces bandits était provoquée ou exacerbée par l'absorption
massive d'une boisson à base de haschich. On les appelait les hachîchi
ou hachâchi. Les Croisés ont déformé
le nom en Hassissis, Hachichins, Assassins.
Quel est le point commun entre poison et potable ? L'adjectif
potabilis, dérivé du verbe potare « boire »,
signifiait « qui peut être bu sans dommage pour la santé ».
Potabilis devint potable en français. Le nom potio,
lui aussi dérivé de potare, signifiait « boisson »,
et plus spécialement « boisson douée de vertus
magiques ». Potio a donné deux doublets en français.
La forme populaire poison désigne la boisson aux vertus
maléfiques ; la forme savante potion désigne la boisson
aux vertus bénéfiques.
Rébarbatif : étym. 1360; de l'ancien français se rebarber « faire face, tenir tête », proprement barbe contre barbe. Qui rebute par un aspect rude, désagréable. Rebutant, repoussant. Un air rébarbatif. Revêche.
Connivence : étym. 1539 ; bas latin conniventia, de connivere « cligner les yeux ». C'est vrai qu'un clin d'œil peut être un signe de connivence. Un clin d'oeil, des clins d'œil ou des clins d'yeux.
Myope : le myope cligne des yeux pour arriver à obtenir des images nettes. D'où son nom, qui vient du grec muein, « cligner » ; muôps, « qui cligne des yeux ». [J.P. Colignon, Etonnantes étymologies]
Les mots for et fors ont-ils la même
origine ?
Dans l'expression le for intérieur, for vient du
latin forum « place publique », « tribunal ».
Le for intérieur : le tribunal de la conscience.
Dans l'expression « Tout est perdu, fors l'honneur »,
fors vient du latin foris « dehors »
et veut dire « excepté, hormis, sauf ».
Mais on apprend, dans l'encadré « hors » du
Petit Robert, que forum et foris viennent de foris
ou au pluriel fores « porte à deux battants ».
En effet, la place publique se trouve bien dehors, après les portes
de la maison.
Scrupule nom masculin du latin scrupulus « petite pierre pointue ; embarras », de scrupus « pierre pointue ».
Jupiter vient de l'évolution d'un nom composé (« Zeus pater» signifiant « Zeus père »). La première partie du composé appartient à la famille formée sur *dyew, racine indo-européenne sur laquelle est également formé le mot latin dies.
Collections et collectionneurs
Il existe en français une « collection » de termes pour
désigner les divers collectionneurs. Si certains, d’usage courant,
comme philatéliste (« collectionneur de timbres »)
ou numismate (« collectionneur de pièces de monnaie
») sont connus du public et enregistrés dans les dictionnaires
généraux, la plupart de ces termes ne sont guère répandus.
Ils relèvent davantage d’un jeu de composition linguistique.
On en trouvera un certain nombre dans des ouvrages tels que le Quid.
Toutefois, on peut envisager à peu près autant de collections
qu’il existe d’objets et même de types d’objets
(collections de bouteilles de vin, de bouchons de bouteilles de vin, d’étiquettes
de bouteilles de vin, etc.) : il n’y a donc pas de formes spécifiques
pour désigner tous les types de collectionneurs. Comme souvent en
français, on aura recours à une périphrase : un collectionneur
de billes de cartouches d’encre.
Voici quelques exemples de noms de collectionneurs :
- le cochliophile collectionne les petites cuillères ;
- le copocléphile collectionne les porte-clés ;
- l’éthylabélophile collectionne les étiquettes
de bouteilles de vin ;
- le cervalobélophile collectionne les sous-bocks de bière
;
- le périglycophile collectionne les emballages de sucre
vides ;
- le philuméniste collectionne les boîtes d’allumettes
;
- le schoinopentaxophile collectionne les cordes de pendus ;
- le tyrosémiophile collectionne les étiquettes de
boîtes de fromage ;
- le vexillologiste collectionne les drapeaux et les étendards.
[http://www.academie-francaise.fr/langue/]
Gent, n. f., du latin gens, gentis «
nation, race, peuple » : Vieilli ou littér. (souvent iron.)
race. « La gent trotte-menu » (La Fontaine) : les souris.
(En parlant des personnes) Espèce, famille. La gent épicière.
Gent, gente, adj., du latin genitus « né
» : Vx ou région., littér. Gracieux, joli. «
Ces gentes épaules menues » (Villon). Gente dame,
de qualité, noble.
Cothurne, n. m., du latin cothurnus, grec kothornos
:
1 Didact. Chaussure montante à semelle très épaisse,
portée par les comédiens du théâtre antique.
2 Littér. Le cothurne, symbole du genre tragique (opposé
à socque, brodequin).
Turne, n. f., de l'alsacien türn « prison », allemand
Turm « tour » :
Fam. Chambre ou maison sale et sans confort. Taudis. « Une turne
misérable, dans le quartier de l'usine » (Aragon). Spécialt
Lieu de travail.
Arg. scol. Turne ou thurne : chambre. De « pauvres diables
en train de piocher dans les thurnes » (Romains). Donc, pour
les étudiants, un coturne (ou cothurne) est un
camarade avec lequel on partage la chambre.
Ataraxie, n. f., du grec ataraxia « absence de trouble
» : Didact. Tranquillité de l'âme. Chez les stoïciens,
État d'une âme que rien ne trouble, idéal du sage. Apathie,
calme, détachement, impassibilité, quiétude, sérénité.
Taxi-, taxo-, -taxie, Éléments, du grec taxis
« arrangement, ordre », et spécialt « fixation
d'une imposition » (cf. taxe). D'où les noms suivants :
Taxidermie, n. f. de taxi- et grec derma «
peau » : Didact. Art de préparer (spécialt d'empailler)
les animaux morts pour les conserver avec l'apparence de la vie. Cf. empaillage,
naturalisation.
Taximètre, n. m., : Compteur horokilométrique déterminant
la somme à payer pour un trajet en taxi, d'après la distance
parcourue et la durée du trajet.
Par ext. (1907) Vx Voiture hippomobile ou automobile munie d'un tel compteur.
Cf. taxi.
Bigoudi. Le mot bigoudi a fait son apparition la première
fois en 1852 à Genève. Le Grand Robert de la langue française
indique que l’origine du mot n’est pas connue précisément.
Il pourrait venir du portugais bigode qui signifie « moustache
». On peut aussi se référer au mot bigotière
datant de 1694, qui désigne un « bourrelet sur lequel on roulait
la moustache pour la friser ».
Bigotelle ou bigotère. De l’espagnol bigote
signifiant moustache. (Anciennement) Pièce d'étoffe ou de
cuir dont on se servait pur tenir la moustache relevée. [Le Littré]
Bigouden, bigoudène, étym. 1844; mot breton1
N. f. Bigoudène : haute coiffe cylindrique portée dans la
région de Pont-l'Abbé (parfois écrit bigouden [bigud?n]).
2 Adj. De la région de Pont-l'Abbé. Le pays bigouden. La coiffe
bigoudène.
N. Habitant, originaire de la région de Pont-l'Abbé. Un Bigouden,
une Bigoudène.
Bigot, bigote, étym. XVe; surnom des Normands 1155; ancien
anglais bî god (by god) « par Dieu ».
Élucubration n. f. étym. 1750; lucubrations
1594; bas latin elucubratio, de elucubrare « travailler,
exécuter en veillant », de lucubrum « veille
»
Vx Ouvrage exécuté à force de veilles et de travail.
Mod. Péj. Œuvre ou théorie laborieusement édifiée
et peu sensée. Divagation. On ne peut prendre au sérieux
toutes ces élucubrations. « Les élucubrations de tous
ces entrepreneurs de bonheur public » (Baudelaire).
Bourlinguer v. intr. étym. fin XVIIIe; peut-être
de boulingue « petite voile »; bouline
1 Mar. Avancer péniblement contre le vent et la mer. Rouler.
2 Naviguer beaucoup. Avoir bourlingué dans les mers du Sud.
Fig. et fam. Voyager beaucoup en menant une vie aventureuse (cf. fam. Rouler
sa bosse). « Bourlinguer », œuvre de Cendrars.
N. f. bourlingue.
Rabutinage : Mme de Sévigné, née Marie de Rabutin-Chantal, et son cousin Bussy-Rabutin, homme de lettres et d’esprit, ont inventé dans leur correspondance le « rabutinage », première manière du « marivaudage » à venir.
Rabougrir (se) v. pron. étym. fin XVIe s.;
de bougre « chétif, petit » (début xve
s.)
S'étioler, se recroqueviller. Les arbres se rabougrissent à
cause de la sécheresse.
Fig. Un vieillard qui se rabougrit. Se ratatiner.
Bougre, Bougresse nom étym. 1450; Bogre
« Bulgare » 1172; bas latin Bulgarus
1 Fam. Drôle, gaillard. La bougresse lui en a fait voir.
Par ext. N. m. Individu. Type. « Son impuissance à sauver
tous les pauvres bougres qu'on lui amenait » (Zola). Un bon
bougre : un brave type. Il est bon bougre, indulgent, accommodant.
2 Péj. Bougre d'idiot ! Espèce.
Interj. Vx Bougre ! Bigre.
Bougnoul n. m. var. bougnoule étym.
1890; mot wolof « noir »
Fam. Péj. (injure raciste)
1 Nom donné par les Blancs du Sénégal aux Noirs autochtones.
2 (xxe) Maghrébin, arabe. Bicot, raton. « ces désespérés
qui ont pris les armes pour n'être plus jamais les ratons et les bougnoules
de personne » (Mauriac).
Galapiat n. m. étym. 1790; altération
probable de galapian, variante dialectale de galopin
Fam. Galopin. Un petit galapiat. Polisson.
Ciboulot n. m. étym. 1883; de ciboule
« oignon », d'après boule « tête
»
Pop. Tête. « On sait pas bien ce qu'il a dans le ciboulot,
mais il est gentil » (Y. Queffélec). Il n'a rien dans
le ciboulot. Crâne.
Moustache, n. f., étym. 1549; italien mostaccio, bas grec mustaki, grec ancien mustax « lèvre supérieure ».
Mesquin, ine, adj., étym. 1604; meschin,
ine « jeune homme, fille, serviteur, servante » XIIe; italien
meschino, arabe miskin « pauvre ». On voit
l’analogie : le pauvre est sans valeur, sans importance, comme sont
sans importance les serviteurs aux yeux des nobles seigneurs. Puis l’adjectif
est employé pour qualifier des choses sans valeur, de qualité
médiocre. De là, mesquin sera utilisé pour
dépeindre des personnes se montrant parcimonieuses, chiches, avares,
achetant ou offrant des objets ou denrées des plus ordinaires, sinon
sordides, ou le plus souvent manquant de générosité
ou de grandeur d’âme, recourant à des calculs mesquins,
multipliant des querelles mesquines. [J. P. Colignon, Étonnantes
étymologies]
Zone et zona viennent du latin zona
« ceinture ». Zone, dans son premier sens, désigne
chacune des cinq parties de la sphère terrestre, divisée selon
les cercles polaires et les tropiques, et caractérisée par
un climat particulier. Zona, c’est le nom d’une dermatose
aiguë, qui suit le trajet des nerfs, touche le plus souvent la taille,
la ceinture.
Immarcescible, adjectif, var. immarcessible, étym.
1482; bas latin immarcescibilis, de marcescere «
se flétrir » : Bot. Didact. Qui ne peut se flétrir.
Fig. Gloire immarcescible. « La jeunesse plus forte que
le temps, la jeunesse immarcessible » (Mauriac).
Procrastination, nom féminin, étym. XVIe; du latin
procrastinatio, de pro- et crastinus «
du lendemain » : Littér. Tendance à tout remettre au
lendemain, à ajourner, à temporiser. « Mon indécision,
ma “procrastination,” comme disait Saint-Loup » (Proust).
Anamnèse, nom féminin, étym. 1908; «
rétablissement de la mémoire » 1831; aussi anamnésie
1843; grec anamnêsis :
1 Psychol. Évocation volontaire du passé; spécialt
Renseignements fournis par le sujet interrogé sur son passé
et sur l'histoire de sa maladie.
Adj. anamnestique. Données, signes anamnestiques.
2 (1907) Liturg. Partie du canon qui suit la consécration, constituée
par des prières à la mémoire de la Passion, de la Résurrection
et de l'Ascension.
Carmagnole, nom féminin, étym. 1791; veste des fédérés
marseillais portée depuis le XVIIe s. par les ouvriers piémontais;
de la ville de Carmagnola :
1 Hist. Veste étroite, à revers très courts, garnie
de plusieurs rangées de boutons.
2 Par ext. Ronde chantée et dansée par les révolutionnaires.
Dansons la carmagnole !
Évergète, nom masculin, étym. 1948; grec euergetês
« bienfaiteur » : Antiq. Riche notable qui finançait
des dépenses publiques par ses dons.
- Autour d’une racine grecque ôtos «
oreille », on trouve :
Otite : inflammation de l’oreille. Otarie, de ôtarion
« petite oreille ». Myosotis, mot latin, grec muosôtis
« oreille (ous, ôtos) de souris (mus) »,
à cause de la forme des feuilles.
- Carde : Instrument (d'abord formé de têtes de chardon)
servant à carder la laine ; peigne.
- Fieffé, adj. de l'ancien français fieffer
« pourvoir d'un fief » : (Vieilli) Qui possède au plus
haut degré un défaut, un vice. Achevé, complet, consommé,
fini, parfait. Un ivrogne, un coquin fieffé. (Mod.) Un
fieffé menteur. Sacré.
- Compter et conter ont la même origine : le latin
computare « calculer ». Ce verbe a d’abord donné
la forme conter, qui au Moyen Age voulait dire « calculer
», « énumérer », puis « relater ».
Plus tard, pour distinguer ces sens, on a procédé à
la formation savante compter pour le sens de « calculer »,
gardant la formation populaire conter pour le sens de « relater
».
- Terre-plein, de l’italien terrapieno « rempli
de terre », de pieno « plein », attraction de
sens de plain « plat ». Des terre-pleins.
De plain-pied. Plain vient du latin planus «
plan, plat, uni, égal ». Tapis plain est un belgicisme
signifiant « moquette ».
Civet, de cive « ciboule » :
ragoût de gibier aux cives. Cf. civette « ciboulette
». A distinguer de l’autre nom civette, italien zibetto,
arabe zabâd : Mammifère carnivore (viverridés)
au pelage gris jaunâtre taché de noir.
Palanquée, de l'ancienne forme de palan : 1. (Marine) Fardeau,
contenu d'un palan.
2. (Par extension) Quantité de poissons déchargés d'un
chalutier.
3. (Par extension et familièrement) Grosse quantité.
4. Plusieurs plongeurs qui effectuent ensemble une plongée présentant
les mêmes caractéristiques de durée, de profondeur et
de trajet.
Age canonique : (relig.) âge de quarante ans (minimum pour
être servante chez un ecclésiastique). Cour. Être d'un
âge canonique, très âgé.
Cynégétique : art de la chasse. Du grec kunêgetikos,
de kunêgetein « chasser avec une meute », de kuôn,
kunos « chien ».
Cynorhodon ou cynorrhodon, grec kunorodon, proprement
« rose de chien », c'est-à-dire « plante contre
les morsures de chien » : Réceptacle rouge renfermant les fruits
(gratte-cul) du rosier et de l'églantier.
Méandre : Aujourd’hui fleuve turc sous le nom de Menderes,
le Maiandros (en latin Mæander) arrosait jadis la
Phrygie. Ses très nombreuses sinuosités étaient connues
des peuples de la région, et tout cours d’eau au lit tortueux
comportant des courbes lui était comparé. Par extension, ce
sont les boucles, les zigzags, les coudes, les contours… qui furent
dénommés des méandres.
Concert, concerto, se concerter, concertation : Contrairement à
l’idée d’accord, d’entente, d’harmonie que
ces mots évoquent, leur étymologie révèle plutôt
celle de lutte, de rivalité. En effet, en latin concertare signifie
lutter, rivaliser, et concertatio, c’est la lutte d’athlètes
antiques. Il est vrai que, si l’on a besoin de se concerter, c’est
que l’on avait au départ des avis divergents. De même,
dans un concerto tous les instruments ne jouent pas tout le temps ensemble
; il y a des solos de tel ou tel instrument, qui rivalise de virtuosité
avec les autres.
Chabrol ou chabrot n. m. occitan chabro, latin
capreolus « chevreuil » : Mélange de vin rouge
et de bouillon chaud. Faire chabrol : verser son verre de vin dans
le fond de son assiette de soupe et boire le mélange.
Rastaquouère n. m. et adj. - étym.
1880; hispano-américain (ar)rastracueros « personne
méprisable », de arrastrar « ratisser »
et cuero « cuir ».
Fam. et péj. Étranger aux allures voyantes, affichant une
richesse suspecte. « C'est un rastaquouère ! […]
Un chevalier d'industrie, un aventurier ! » (Duhamel).
Au jour d’aujourd’hui, particulièrement redondant
puisque aujourd’hui comporte déjà deux fois
l’idée du « jour où nous sommes » (c’est
le sens de hui, qui vient du latin hodie), se trouve parfois
dans la langue littéraire, chez de fort bons auteurs, et très
bien employé, lorsqu’il y a volonté d’insistance,
pour bien marquer soit une étroite limite temporelle, soit une immédiate
actualité. Ainsi chez Maurice Genevoix : « Une riche plaine
bien de chez nous, aussi belle qu’au jour d’aujourd’hui
». On l’emploie souvent avec une nuance de plaisanterie.
L’essentiel est de n’en pas abuser, mais en elle-même,
cette tournure n’est pas incorrecte. [http://www.academie-francaise.fr/langue/]
Crétin - étym. 1750; valaisan crétin,
var. de chrétien « innocent ». De même
que pour benêt, qui vient de benoît «
béni », et fada, celui qui est favorisé par
le fatum « destin », il s’agit là d’un
euphémisme, d’une croyance que la protection divine s’étend
sur les simples d’esprit.
Peste, étym. 1475; latin pestis «
épidémie, fléau ».
Pesticide, étym. v. 1960; mot anglais, de pest
« insecte, plante nuisible » et –cide.
Corbillard : Au Moyen Âge, Paris dépendait pour son
ravitaillement en céréales, vin, bois et matériaux
de construction de plusieurs ports, dont celui de Corbeil-Essonnes. Le transport
s'effectuait dans des bateaux à fond plat nommés de par leur
provenance « corbeillards». Durant l'épidémie
de peste, ces bateaux servirent à évacuer les morts de la
capitale et leur nom fut déformé par les parisiens en «
corbillard », terme repris ensuite par tous les locuteurs du français.
Cormoran : étym. 1550; cormorant v. 1374; cormare(n)g
XIIe ; ancien français corp « corbeau » et marenc
« marin ».
Snob : Au XIXème siècle, en Angleterre, nombreux
furent les fils de la bourgeoisie qui eurent accès à de prestigieux
établissements scolaires jusque-là fréquentés
essentiellement par les enfants de l'aristocratie. L'appellation de snobs
aurait alors désigné ces fils de la bourgeoisie par opposition
aux nobs, les enfants de la nobility (noblesse) : il importait
de bien marquer la différence entre les deux classes sociales. Dans
cette hypothèse, l'étymologie de snob correspondrait
au latin sine nobilitate (sans noblesse). [http://fr.wikipedia.org]
Guadeloupe : de l'espagnol Guadalupe, de l'arabe Oued
el Houb « Rivière de l'Amour ».
Guadalquivir : de l'arabe Oued el Kébir «
la grande Rivière ».
Rubrique n. f. - étym. rubriche XIIIe s.; latin
rubrica « terre rouge, ocre », puis « titre en
rouge des lois ».
Emoustiller - étym. 1705; amoustiller 1534; de
moustille « moût, vin nouveau », de moust
« pétillement du vin » : Mettre de bonne humeur, exciter.
Galurin n. m. - étym. 1866; cf. ancien français galere,
du latin galerus « bonnet de peau » : Fam. Chapeau.
Accaparer v. t. étym. 1715; « acheter en donnant des
arrhes » 1562 ; italien accaparrare, de caparra
« arrhes » : 1. Écon. Acheter ou retenir (une valeur,
une marchandise) afin de la rendre rare et d'en faire monter le prix. S'emparer,
monopoliser, truster ; spéculer. Accaparer un marché.
2. Prendre, retenir en entier. Accaparer le pouvoir, les charges, les
honneurs.
Se laisser accaparer par son travail. Dévorer ; fam. bouffer.
Fam. Occuper indûment. Elle accapare la salle de bains pendant
des heures.
3. Accaparer qqn, le retenir. Cet invité a accaparé
la maîtresse de maison.
Crayon et Caran d'Ache :
Crayon n. m. - étym. 1704 ; créon XVIe ;
croion « sol crayeux » 1309; de craie.
Caran d'Ache, de son vrai nom Emmanuel Poiré, était
un dessinateur humoristique et caricaturiste français, né
le 6 novembre 1858 à Moscou, mort le 26 février 1909 à
Paris. Son pseudonyme est directement transcrit du russe karandache
« crayon » (du turc kara tash « pierre noire
»). Il sera un des précurseurs de la bande dessinée.
Caran d'Ache est aussi le nom d'une entreprise suisse, qui fabrique essentiellement
des objets pour la papeterie, tels que des crayons et des stylos.
Achaler v. t. - étym. milieu XVIIIe s. ; de chaloir
« chauffer » au sens figuré : Région. (Ouest;
Canada) Fam. Déranger, importuner. Fam. embêter. «
Non ! Non ! Laisse-moi tranquille ! Cesse de m'achaler » (R.
Ducharme).
• Baragouin : étym. 1532; « celui
qui parle une langue incompréhensible » XIVe ; peut-être
du breton bara « pain » et gwin « vin
», mots avec lesquels les pèlerins bretons demandaient l'hospitalité
dans les auberges.
Fam. Langage incorrect et inintelligible, et par ext. Langue que l'on ne
comprend pas et qui paraît barbare. cf charabia, galimatias, jargon.
[Le Petit Robert]
• Charlatan : étym. 1543; italien ciarlatano,
de ciarlare « parler avec emphase ». [Le Petit Robert]
• Daron Sens : (argot) Père. Étymol. 1680 «
le maître de maison » ; 1725 daron « maître, père
» ; 1808 « sobriquet que les ouvriers donnent à leurs
bourgeois : ce mot signifiait dans le vieux langage un vieillard fin et
rusé ». Étymol. obsc.; à rattacher à l'a.
fr. daru « fort » ; plus prob., croisement de baron
avec l'a. fr. dam « seigneur, maître » (du lat.
dominus, cf. dom). [http://www.cnrtl.fr/]
• Anicroche : étym. 1584; « sorte d'arme »
1546, probablement recourbée (croche) en bec de cane (ancien
français ane). Sens : Petite difficulté qui accroche,
petit obstacle qui arrête. Cf. incident. Tout s'est bien
passé, à part quelques petites anicroches. [Le Petit
Robert]
• Merdoie, de merde et oie : D’une
couleur jaune verdâtre. Cf. caca d’oie. Adj. invariable.
Des vestes merdoie.
• Drôle, du néerlandais drol «
lutin » : Homme roué à l'égard duquel on éprouve
de l'amusement et de la défiance.
• Pétuner de pétun, tabac : Fumer,
priser du tabac.
Baldaquin : italien baldacchino « étoffe de soie de Bagdad » < toscan Baldacco, forme locale pour Bagdad. [Etonnantes étymologies, J. P. Colignon]
Barbare : À l’origine, le terme barbare — emprunté en 1308 au latin barbarus, lui-même issu du grec ancien bárbaros (« étranger ») — était un mot utilisé par les anciens Grecs pour désigner d’autres peuples n’appartenant pas à la civilisation grecque, dont ils ne parvenaient pas à comprendre la langue. Barbare n’a à l’origine, aucune nuance péjorative ; il signifie simplement « non-grec » ou désigne plus largement toute personne dont les anciens Grecs ne comprennaient pas la langue. [Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil]
Canari : espagnol canario, serin des Canaries. Ces îles s’appellent ainsi, parce que les premiers explorateurs espagnols y auraient vu de nombreux chiens (latin canis). [Etonnantes étymologies, J. P. Colignon]
Echalote : v. 1500; escaluigne v. 1140; altération du latin ascalonia (cepa) « (oignon) d'Ascalon », ville d’Israël. [Le Petit Robert]
Cauchemar : dérive de cauquemaire,
utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher
et de mare.
• Caucher dérive de cauchier (presser), qui
est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(fouler, presser) XIIe siècle, le latin calcare (talonner,
fouler aux pieds), et la forme picarde cauquer[.
• Mare provient du mot picard mare, emprunté
au moyen néerlandais mare (fantôme), avec le même
sens en allemand et en anglais.La mara ou mare est un
type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave
La définition et les caractéristiques communes du cauchemar,
en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression
sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension,
un rêve pénible ou effrayant. [Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil]
Charabia : De l'espagnol algarabía lui-même issu de l’arabe al arabiya (la langue arabe). Le Petit Robert donne une autre étymologie : 1802; charabiat « émigrant auvergnat » fin XVIIIe; peut-être provençal charra « converser », d'un radical onomatopéique tcharr- « bruit confus de paroles ».
Idiosyncrasie : Du grec idios, "propre, spécial" et sugkrasis, "mélange", l'idiosyncrasie est l'idiosugkrasia, le tempérament particulier. Bien qu'on puisse parler d'idiosyncrasie en termes positifs concernant un objet, une personne, une culture, etc., le terme est plutôt utilisé pour marquer l'exception ou l'anormal dans les idiomes institutionnels. [Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil]
Jérémiade : le prophète Jérémie est l’auteur du Livre des lamentations, livre inspiré par les malheurs de Jérusalem. Les jérémiades sont donc une « série de lamentations ». Faire le Jérémie, c’est « se lamenter sans cesse ». [Etonnantes étymologies, J. P. Colignon]
1. Kaki, n. m. japonais kakino, nom du
fruit : Plaqueminier du Japon, cultivé dans le Midi, arbre ou arbrisseau
dont les fruits d'un jaune orangé ont la forme de tomates.
Ce fruit. Des kakis.
2. Kaki, adj. inv. et n. m. inv. anglais khakee, khaki,
de l'hindoustani khâki « couleur de poussière
» : D'une couleur jaunâtre tirant sur le brun. Chemises
kaki. « Il portait un pantalon kaki […], la couleur
du crime, de la guerre » (Duras).
N. m. Le kaki, couleur des vêtements militaires. Soldat en kaki.
[Le Petit Robert]